Depuis quelques semaines, le monde des réseaux sociaux est secoué par l’affaire des Cambrige Analytica, une entreprise anglaise accusée d’avoir acheté près de 90 millions de données utilisateur à des fins statistiques, et ce sans le consentement des utilisateurs en question. Faisons un point.
Qu’est-ce qu’une donnée utilisateur ?
Il existe 3 natures de données utilisateur :
- les données nominatives données consciemment (comme les publications, les likes et commentaires, conversations privées…)
- les données nominatives périphériques ou méta-données (dates et heures de connexion, méthodes d’accès, géolocalisation, liste des contacts du téléphone, historique des appels et conversations…)
- les données non nominatives (pages visitées, navigateur utilisé, adresse IP…)
Même une personne n’ayant aucun compte Facebook peut donner des informations non nominatives, en visitant des pages disposant de traceurs (lien Like, publicité…). Le rapprochement des pages visitées, de l’adresse d’accès, des heures de lecture, sont précieuses pour la création de profils-type.
Concernant Facebook, ce dernier dispose de données de toutes les applications qu’il possède :
- Messenger
Quelles sont les implications ?
Il est important de savoir que les CGU (que personne ne lit) sont assez précises sur la nature des données collectées. De plus, vous pouvez télécharger l’intégralité des données nominatives que Facebook dispose à votre égard sur le page des paramètres.
La finalité de ces collectes sont :
- statistiques, notamment pour les non nominatives
- commerciales directes, selon le contenu des posts, des publications aimées et même des conversations privées
- commerciales indirectes, quand elles sont revendues
Etant donné que les informations analysées sont traitées par des algorithmes, l’infraction de la vie privée est officiellement limitée. Mais les sollicitations commerciales par des entreprises disposant d’informations nominatives dont la revente n’est pas consentie font partie du litige.
Sur ce dernier point, l’Europe a sorti la Règlementation Générale sur la Protection des Données personnelles (ou RGPD), détaillant l’usage des données personnelles et renforçant les peines encourues par les entreprises.
Comment s’en prémunir ?
Le plus simple serait de ne plus utiliser Facebook et ses applications annexes. Plusieurs mouvements autour du hashtag #JeQuitteFacebook se sont montés, sans réelle incidence sur le nombre d’inscrits à la plateforme sociale.
Pour ceux dont Facebook est un outil marketing important, voici quelques conseils :
- créez un compte professionnel neutre, sur lequel vous ne ferez aucune publication, like, partage ou commentaire
- si vous accédez via l’application, il est fortement recommandé d’utiliser un téléphone dédié, avec un nombre limité de contacts
D’una manière générale :
- toute informtion peut être utilisée contre vous, quel que soit le degré de confidentialité
- privilégiez l’accès à la plateforme par un navigateur, en lieu et place de l’application mobile
- utilisez des bloqueurs de publicité, comme AdBlock, et activez le DoNotTrack (ne pas suivre)
- Privilégiez les appels traditionnels et SMS aux chats et visios
Vivre sans Facebook ?
Quelles sont les alternatives actuelles à Facebook ? Doit-on obligatoirement passer par une entreprise du GAFA (Google / Apple / Facebook / Amazon) pour obtenir la même qualité de service ?
Le site 1and1 propose 5 alternatives :
Evidemment, la multiplication des alternatives ne facilite pas le maintien relationnel, si chacun doit disposer de plusieurs applications, multiplier les publications… C’était l’un des avantages d’un service mondial comme Facebook !